Les majors Margrith et Philippe Lescale sont responsables des communautés chrétiennes de Quaregnon et de Seraing. Parmi les nombreuses activités d’accompagnement social, l’aide alimentaire représente une part importante en temps normal. C’est aussi, en principe, une occasion de partager un café, d’échanger, de créer des liens.
Malheureusement, en ces temps d’épidémie, la priorité est le respect de la distance, tout en trouvant des solutions pour poursuivre la mission. Après un temps d’arrêt, il a fallu repenser les modalités d’organisation des activités, les questions d’approvisionnement et d’effectifs (bon nombre de bénévoles étant des personnes à risques). Des personnes plus jeunes ont proposé leurs services et quelques-unes ont continué leur engagement.
Distribution alimentaire à Seraing
À Seraing, un membre de la communauté a fabriqué des masques, et des gants ont été mis à disposition des bénévoles. Les bénéficiaires doivent maintenant patienter dehors et rentrent chacun à leur tour pour venir chercher leur colis, composés grâce aux denrées fournies par la Banque Alimentaire et des produits de la CEE. Il est parfois difficile pour certains, de trouver des moyens de transport, ils sont donc un peu moins nombreux à venir.
À Quaregnon, c’est d’avantage une aide alimentaire d’urgence qui est proposée en temps normal. Des colis sont confectionnés grâce aux dons collectés, notamment lors d’un concert organisé au début de l’hiver par les musiciens de la communauté religieuse et un stock de produits secs ajouté depuis peu. Ces colis sont ensuite livrés au domicile de personnes en grande précarité dans l’incapacité de se passer d’une aide alimentaire, déposés sur le seuil de la porte, à bonne distance. C’est une occasion pour le major Lescale d’échanger quelques mots et de proposer d’offrir un signet portant un verset biblique d’encouragement.
Des petits déjeuners (dimanche matin) sont habituellement proposés aux personnes démunies à Mons. Le service est à l’arrêt, dans l’espoir de trouver une solution pour pouvoir poursuivre en toute sécurité. Mais la salle qui accueille les personnes est exigüe, il faut s’organiser autrement. Un autre défi à relever !
« Les besoins sont immenses tant matériellement que spirituellement, c’est tout notre ministère qui est à réinventer. », dit la major Margrith Lescale.
Le manque de contacts est par ailleurs difficile à vivre pour de nombreuses personnes isolées. Les majors Lescale ont mis en place plusieurs actions permettant de garder des liens et de prendre des nouvelles des uns et des autres. Le téléphone est le principal outil de contact. Grâce à ce canal, des personnes peuvent exprimer leur angoisse, recevoir des encouragements, prier. Un courrier régulier pour faire le point et un bulletin de prières (ou chacun peut transmettre des sujets) sont envoyés chaque semaine. Quant aux activités cultuelles, elles ne sont pas à l’arrêt, bien au contraire. Internet est un canal de diffusion très pratique. Des temps de culte sont ainsi partagés par mail, imprimés et distribués à la porte ou dans les boîtes aux lettres pour ceux qui n’ont pas accès à ces technologies.
« Nous avons agi dans l’urgence de la situation, mais nous devrons tirer les enseignements de cette crise, afin de savoir anticiper et mieux faire face, à l’avenir » nous livre le major Philippe Lescale.
Cécile Clément