Yuliia est Ukrainienne. Âgée de 31 ans, elle est la maman d’un garçon de 9 ans qui se prénomme Romain. La jeune femme a grandi dans une petite ville confortable d’Ukraine, Dobropolje. Avec son fils et sa mère, elle a fui le conflit et a trouvé refuge à la Villa Meyerbeer à Spa, gérée par l’Armée du Salut en Belgique.
Yuliia a un diplôme d’infirmière. Après avoir exercé quelques années, elle a souhaité intégrer l’armée ukrainienne de 2017 à 2021, pour aider à défendre son pays grâce à ses compétences de soignante. Durant la période où Yuliia a servi dans l’armée, elle s’est consacrée à « mon pays bien-aimé et à sa patrie ». Elle a occupé le poste d’infirmière en chef au combat et a atteint le grade de sergent.
« J’ai vraiment aimé ce que je faisais, car je pouvais combiner mon travail d’infirmière avec le service militaire. J’avais une arme, mais je ne l’ai jamais utilisée, seulement durant la formation. Avec mon métier, je sauve la vie, je ne la prends pas. », dit Yuliia.
Prendre soin des autres
Quand Yuliia est arrivée à Spa, elle a retrouvé la possibilité de prendre soin des autres. C’est très important pour elle, c’est ce qu’elle aime faire. Chaque famille qui vit dans cette maison a sa propre histoire. Ils partagent ensemble des moments forts qui les unissent. En s’occupant des autres, Yuliia se sent utile et oublie ses pensées obnubilées par la guerre. Cela lui donne de l’énergie pour continuer à vivre, sachant que quelqu’un a besoin d’elle.
À l’approche des fêtes de Noël, Yuliia ressent de la tristesse. Elle se rappelle avec émotion de ces temps qu’elle avait l’habitude de passer en famille, mais elle est heureuse de savoir qu’elle pourra vivre ces moments à Spa, en sécurité. Même si ce n’est pas dans son pays, ni dans sa maison, elle est avec sa mère et son fils, ainsi qu’avec des personnes qui sont devenues proches et qui sont aujourd’hui comme sa famille.
S’habituer à la paix
Quand Yuliia est arrivée en Belgique, elle a eu du mal à s’habituer au calme et à la paix. Le sentiment d’insécurité et de guerre ne la quittait pas et elle avait du mal à imaginer que les avions qui volaient ici ne transportaient que des voyageurs et non pas des militaires, ou des bombes. Elle avait toujours cette crainte et cherchait où se cacher, où mettre sa famille à l’abri, au cas où…
Aujourd’hui, Yuliia peut à nouveau regarder le ciel pur sans guerre, et les avions comme un mode de transport qui la ramènera peut-être bientôt à la maison.
Yuliia se sent en paix : la paix en elle-même et autour d’elle, grâce au calme, à l’amitié et à la sérénité retrouvée. Elle attend avec impatience le jour où elle pourra rentrer dans son pays
Cécile Clément